[Glané] Jouer à l'aire libre

"Faire des roulades sur le bord du talus, grimper à un arbre, construire une cachette, faire de la musique avec un brin d'herbe, lancer des boules de neige, faire des ricochets dans l'eau, jouer à la marelle sur les carrés du trottoir, jouer au ballon, organiser un pique-nique,...Plaisir garanti!" (extrait du livre « Jeu t’aime »).

Un article du journal "Le Monde"  raconte ces nouvelles aires de jeux conçues comme des terrains d'aventures dans lesquels les adultes ont peu leur mot à dire. Des tunnels, hauteur, coins et recoins, cabanes,...Des espaces dans la ville qui appartiennent aux enfants, où il n'y a pas de marche à suivre, où ils deviennent les capitaines de leur navire. Ces aires de jeux leur permettent de vivre l'expérience du jeu, de la peur, des limites, de l'audace, de la liberté, de la vraie créativité,...expériences essentielles pour grandir.

« Rares sont désormais les moments où l’enfant est autonome, sans le contrôle d’un adulte, libre de rêvasser, de bricoler, de ne rien faire ou de préparer une quelconque bêtise » 

Berlin, Paris, Liverpool, des municipalités en concertation avec des parents et des enfants ont fait le choix de construire des aires de jeux vraiment différentes : sans caoutchouc au sol, sans y intégrer les normes de sécurité habituelles. Chacune de ces aires de jeux est unique, conçue selon les moyens financiers, la représentation de l'enfance,... Mais finalement, peu importe qu'elles soient coûteuses et pensées comme des œuvres d'art géantes, ou juste un rassemblement de bric et de broc (matelas, vieux morceaux de bois, peinture, sable...) ressemblant à de petits bidonvilles,...Elles sont faites pour que l'enfant, à travers le jeu, y retrouve le vrai goût de l'enfance. 

Pas toujours simple en tant que parents de laisser cet espace de liberté, de laisser l'enfant se soustraire à la surveillance, et pourtant, toutes ces expériences ont montré que ces lieux n'étaient pas plus risqués que les petits parcs bien normés, bien "sécurisés".  Peut-être parce que les enfants, dans ces espaces de liberté et de "dangers", savent que la balance qu'ils font eux-mêmes entre expérimentation et prudence sont les seuls garants de leur sécurité. Alors, ils avancent prudemment, ils grimpent, sagement d'abord, puis ils recommencent et parfois ils finissent par atteindre le sommet. Et là quelle fierté, quel sentiment de maîtrise de soi, de confiance. Les enfants sont plus souvent qu’on ne le pense capables de prendre juste ce qu'il faut de risque pour atteindre le plaisir du dépassement de soi, du défi, d'un certain sentiment de puissance.

Cet article fait écho au livre Jeu t’aime et n’est pas sans lien avec le Webdocumentaire « Un enfant difficile a toujours quelque chose à nous dire »

 

 

 

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