Les institutions

Montrer l’exemple pour faire entendre

Comment faire comprendre, faire entendre que les écrans peuvent être nocifs pour la santé psychique des petits alors qu’ils sont présents jusque dans les lieux d’accueil, les garderies, les crèches ?

Le fait que les pouvoirs publics n'aient pas encore pris de décisions fermes en vue de protéger les enfants, complique la prise de conscience que les écrans mal utilisés peuvent impacter le développement de l'enfant.

Quelles pistes de solutions ?
Comment les pouvoirs publics peuvent-ils mieux veiller à la santé et à l’éducation des enfants par rapport aux écrans ?

  • Interdire les télévisions dans les lieux d’accueil pour enfants enverrait un message clair concernant les dangers des écrans pour les plus petits.
  • La diffusion de certains programmes à l’heure où les enfants sont devant la télévision pose également question.
  • Faire de l'éducation aux médias dans les écoles. Que cette matière devienne transversale à différents cours. Que cela soit en français, en langues, en sciences sociales, en morale... Faire réfléchir les jeunes sur les médias, les messages qu'ils envoient, les techniques de manipulation utilisées...

Mais surtout, réfléchissons à des alternatives aux écrans, qui leur feraient vraiment concurrence. Activités extrascolaires au sein de l’école, dans le quartier, des espaces publics dédiés aux enfants : plaine de jeux, terrain d'aventures, de sport, espaces verts…

Un certain nombre d’études ont montré que les adolescents et les adultes délinquants ou internés pour un trouble psychiatrique avaient un passé d'enfant difficile.

Ces études sont dites rétrospectives. C’est en analysant le passé d’adultes et d’adolescents internés (prisons, hôpitaux psychiatriques…), qu’on a constaté qu’une partie d'entre eux avaient un passé d’enfant difficile. Conclusion réductionniste : enfants difficiles = futurs délinquants. Or, dans ces études on ne tient pas compte de tous les adultes qui, malgré leur passé d'enfant difficile vont bien.

La seule conclusion à en tirer est que les enfants difficiles sont plus fragiles et donc plus à risque de devenir délinquants et d’avoir des problèmes psychologiques. Mais, être un enfant difficile ne prédestine nullement à devenir délinquant. En effet, dans la vie, toute une série d’événements, de changements surviennent. Un enfant « difficile » peut se développer tout à fait positivement à la suite de changements dans son milieu, sa maturité, des rencontres… S'il est impossible de prédire du devenir d'un enfant, certaines manifestations comportementales doivent attirer notre attention et ce pour éviter pour qu'il crie de plus en plus fort pour être entendu.

Détection versus prévention

Une politique de détection est une politique de dépistage à visée sécuritaire. Se basant sur les recherches montrant que les délinquants et les personnes internées ont souvent été des enfants difficiles, il s’agit de repérer les enfants difficiles au plus vite afin de les canaliser. Ce type de logique se base sur le principe de «ce qu’on a été prédit ce que l’on devient ».
Cela pose bien évidemment des questions éthiques et influence le type de prise en charge qui va être proposé.

A contrario, en faisant le choix de la prévention, c'est le mieux-être des enfants les plus en difficulté et non pas un objectif sécuritaire qui est visé. Ce qui influence leur prise en charge. Il ne s’agit pas de négliger les manifestations comportementales de certains enfants, mais de les considérer pour ce qu'ils sont c'est à dire des manifestations d'une souffrance à prendre en compte.

S'il faut tout un village pour élever un enfant, encore faut-il que village il y ait. Rencontrer des personnes de confiance qui habitent la porte à côté, c’est soutenant et soulage la parentalité : départs groupés pour l’école, échanges de services… Mais ce n'est pas toujours facile d’aller à leur rencontre. Peur de déranger, sentiment que chacun doit pouvoir gérer seul... En ville (et parfois aussi à la campagne), les liens entre voisins, adultes, enfants, ados… ne sont pas toujours faciles à tisser.

En équipant les espaces publics de plaines de jeux, de terrains de foot, de parcs, de locaux réaménagés en salles de jeux, en proposant des ateliers... les communes favorisent les rencontres entre parents, entre enfants, entre voisins… Délimiter même à moidre frais, des espaces où les enfants peuvent courir, jouer, se défouler, se rencontrer en toute sécurité. Accueillir les enfants après l’école, le week-end, faire concurrence aux écrans.

Ces lieux permettent également aux parents de rencontrer d’autres parents, de discuter, de souffler un peu, de trouver un coup de main parfois...

Idéal pour recréer des nouvelles dynamiques au sein des quartiers ou des villages. Des bébés aux personnes plus âgées en passant par les ados, et les parents débordés, chacun peut y donner un coup de main, jouer, échanger, partager, rencontrer...

En impliquant les gens (y compris les enfants) dans la création et dans l’entretien de ces espaces, on favorise leur respect des lieux et leur sentiment d’appartenance à un groupe social, une communauté.

La rilatine, le Concerta... sont des psychotropes qui peuvent être prescrits lorsqu’un enfant est diagnostiqué TDA-H. Depuis le début des années 2000, on observe une augmentation régulière du nombre d’enfants sous médicaments de ce type.

Cette médicalisation croissante pose question. Certains professionnels de l’enfance s’inquiètent des effets secondaires à courts et à longs termes de ces médicaments.
A court terme, perte d’appétit, troubles du sommeil, voire de la croissance, parfois même des troubles cardiaques sont constatés. Avant de prescrire ce type de traitement, les pathologies médicales passées ou actuelles devraient d’ailleurs toujours être questionnées (épilepsie ? problèmes cardiaques ?…). En effet, si l’enfant souffre de certaines pathologies, la prise d’un psychotrope peut entraîner des complications sévères.
Concernant les risques à long terme, difficile d’avoir des informations claires et transparentes. En effet, les recherches menées sur ce sujet sont parfois financées ou menées par des chercheurs dont les liens avec les firmes pharmaceutiques sont étroits. Quelques études ont montré que sur de longues périodes, leur utilisation n’est pas sans conséquences (modification du système de récompenses,…).

Tant qu’on ne connaît pas réellement les conséquences sur le cerveau en construction de l’enfant, ne devrait-on pas proposer le remboursement d’une prise en charge thérapeutique plutôt que pharmaceutique ? Surveiller de plus près la façon dont les prescriptions sont délivrées ?

Que cela soit pour calmer un enfant trop agité au goût de son enseignant, pour améliorer des résultats scolaires, ou pour ‘aider’ un enfant ayant un penchant à la rêverie, la médication n’est pas la solution.

Veut-on glisser sur la même pente qu'aux USA où 10% des garçons de 12 ans sont sous rilatine, ou comme en Allemagne où des parents se sont vus contraints de médiquer leur enfant sous peine d'une expulsion de l'école…

Certains attirent l’attention sur les intérêts financiers de l’industrie pharmaceutique et sur la façon qu’elle a de promouvoir ses médicaments auprès du public et des pédopsychiatres.


La pillule "Parents bonheur"

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