A l'école, notre enfant grandit aussi… sans nous!

Un enfant passe en moyenne une quinzaine d’années à l'école… La majeure partie de son enfance! Bien sûr, il y a de larges plages de vacances mais quinze ans, c’est tout de même un bail!

Mieux ou… pire! L'enfant passe la plus grande partie de son temps d’éveil à l’école: de huit à dix heures par jour, pour ceux qui arrivent les premiers et partent les derniers.

Rencontrer des copains, des amis…

A côté de la fonction d'apprentissage, l'école a une autre fonction essentielle: la mise en contact de chaque élève avec un groupe d’enfants de son âge et la possibilité de vivre une relation d'autorité avec des adultes qui ne lui sont pas apparentés. L’école constitue un "extérieur" à la famille où notre enfant expérimente un nouveau milieu. Il y côtoie une grande diversité de situations, dont certaines sont radicalement différentes de ce qu’il connaît. Ainsi, il s’ouvre sur le monde, il s’ouvre aux autres: il se "socialise". Il noue, selon son tempérament, des relations de copinage et parfois des grandes amitiés, dont certaines dureront longtemps. Ces amitiés peuvent alors déborder de l’école: on s’invite, on joue, on dort l’un chez l’autre, on partage d’autres activités… Des relations qui sont essentielles.

… et grandir ailleurs

L'enfant apprend à l'école à gérer ses relations aux autres selon ses affinités, sans le recours de ses parents. Il apprend à se situer dans un groupe, à y faire sa place, à se situer aussi, avec sa classe, par rapport aux plus petits et plus grands, découvrant ainsi l’échelle des âges.

Chaque groupe-classe a sa dynamique, influencée par les personnalités en présence, et l’ambiance du groupe a un impact sur le comportement et le bien-être de chacun. L’esprit de la classe échappe au contrôle de l’enseignant: la formation des petits clans s’opère naturellement aux récréations selon les activités que les enfants préfèrent, mais s’il naît des conflits entre ceux-ci ou si l’un ou l’autre enfant reste solitaire et triste, il n’est pas dit que cela se traduira en classe, pendant les cours. Mis au courant, que ce soit par ses propres observations, par les enfants eux-mêmes ou par un autre adulte de l’école, l’instituteur ou le professeur peut en parler en classe… avec la délicatesse de rigueur!
Aider les enfants à exposer et régler leurs conflits en s’expliquant et en respectant les autres, montrer qu’on peut se parler au lieu de s’injurier ou de se taper dessus est une bonne chose.
Il existe des enfants qui ont du mal à s’intégrer dans le groupe; certains sont rejetés parce que trop "différents", d'autres ne trouvent pas des centres d’intérêt communs avec les copains de classe et s'isolent, mais tous cristallisent souvent beaucoup d’agressivité qui s'exprime par la moquerie, par le harcèlement ou par les coups… Prendre la défense, sans nuance, de ces petits exclus risque d’aggraver les choses. Par contre, ils auront peut-être plus de ressources pour se faire respecter s’ils augmentent leur confiance en eux. Les adultes - et pourquoi pas les autres enfants, avec l'aide des grands? - peuvent penser les valoriser quand l'occasion se présente. Cela pourrait leur donner l’assurance nécessaire pour faire leur place dans le groupe.

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