[Glané] Prévalence des violences sexuelles contre les enfants : une analyse globale par genre, lieu et âge (1990-2023)

The Lancet rapporte les résultats d'une analyse menée à très large échelle sur les violences sexuelles envers les enfants dans 204 pays selon l'âge et le sexe de 1990 à 2023. Les chercheurs ont analysé toutes les données disponibles dans chacun des pays et ont mené une série d'analyses statistiques qui tenaient compte des disparités très grandes selon chaque pays (dans la définition des violences sexuelles, la manière dont les données sont récoltées, l'âge auquel les répondants ont répondu...). La définition de la violence sexuelle est définie dans cette analyse, comme « Avoir été victime de rapports sexuels ou d’autres formes de violence sexuelle par contact (par exemple, attouchements ou caresses non consenties), avant l’âge de 18 ans, dans un contexte de contrainte ou de coercition physique ». Cette définition n’inclut pas les abus ou exploitations en ligne, qui sont généralement mesurés séparément.

Les auteurs attirent l'attention sur le fait qu'il est très probable que les chiffres soient sous-estimés en regard de la réalité. En effet, toutes les personnes ayant subi des violences sexuelles dans l'enfance ne s'en souviennent pas toutes et qu'une partie n'est pas en mesure de le dire, même par écrit. 

Les résultats montrent qu'à travers le monde 18,9% des filles ont vécu des violences sexuelles dans l'enfance et 14,7% des garçons en ont été victimes. Cette prévalence semble assez stable entre 1990 et 2023. 

Il existe par contre de grandes disparités selon les régions du monde : chez les femmes, la prévalence allait de 12,2 % en Asie du Sud-Est, Asie de l’Est et Océanie à 26,8 % en Asie du Sud. Chez les hommes, elle allait de 12,3% en Europe centrale, Europe de l’Est et Asie centrale à 18,6% en Afrique subsaharienne

Résultats par pays : chez les femmes les taux allaient de 6,9 % au Monténégro à 42,6% aux Îles Salomon. Tandis que chez les hommes, les taux allaient de 4,2% en Mongolie à 28,3% en Côte d’Ivoire

Tous ces chiffres, extrêmement élevés à travers le monde, interpellent et invitent à continuer à penser cette question, à mettre en place des politiques de prévention. Elles sont également une base pour mieux chercher à comprendre les disparités qui existent. Pourquoi les enfants sont-ils plus victimes dans certaines régions du monde, dans certains pays que dans d'autres ? Quelles peuvent être les explications ? Certains pays plus épargnés ont-ils des programmes de prévention plus efficients sur cette question ? La disparité peut-elle s'expliquer par le fait que la parole est plus ouverte dans certaines régions du monde ?...

Les résultats complets de cette étude (en anglais) sont à retrouver sur le site de The Lancet

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