La Belgique, la loi, la fessée...

Le débat français sur la fessée dépasse les frontières et nous atteint également. Qu’en est- il en Belgique ? Nous avons déjà remis un avis sur cette question.

En résumé, aujourd’hui, deux questions se posent:

Que penser des châtiments corporels ?

Tout le monde s’accorde sur le fait que les châtiments corporels ne constituent pas une méthode éducative adéquate. Que du contraire, cela nuit au développement de l’enfant.

Néanmoins, on ne peut séparer l’acte de l’intention. On ne peut mettre sur le même pied la fessée comme méthode éducative régulière, la fessée comme geste  sadique d’un adulte ou encore la fessée d’un parent débordé. Dans ce dernier cas, et c’est le plus fréquent, le parent se sent la plupart du temps coupable de son geste et il y a lieu de l’aider à pouvoir en parler avec son enfant quand le climat sera plus calme.

De nombreux gestes anodins peuvent avoir une intention dommageable. Se focaliser sur les gestes en dehors de leur contexte n’aide pas les adultes à réfléchir aux meilleures manières d’être adéquats avec leurs enfants.

Faut-il plus de loi ?

Au plan international, le Conseil de l’Europe invoque généralement la Charte sociale européenne qui oblige via son article 17 « à protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l'exploitation »

En Belgique, de nombreux textes de loi assurent cette protection, notamment la Constitution et le code pénal. Par ailleurs, en Fédération Wallonie-Bruxelles un  décret définit  la maltraitance comme : « toute situation de violences physiques, de sévices corporels, d'abus sexuels, de violences psychologiques ou de négligences graves qui compromettent le développement physique, psychologique ou affectif de l'enfant; une attitude ou un comportement maltraitant peuvent être intentionnels ou non »

La position de la France

A titre d'information, nous reprenons, ci-dessous la position française

Paris, 2 mars 2015 (AFP) - La secrétaire d'Etat à la Famille, Laurence Rossignol, s'est déclarée lundi "favorable à une éducation sans violence" mais a estimé que convaincre les parents d'abandonner les punitions corporelles ne passait pas par la loi.

Le Conseil de l'Europe doit se prononcer mercredi sur une réclamation d'une ONG britannique reprochant à la loi française de ne pas interdire totalement les châtiments corporels envers les enfants.

Cette décision va reprocher au droit français de ne pas prévoir "d'interdiction suffisamment claire, contraignante et précise", selon le site internet du journal Le Monde.

"On n'a pas besoin de loi" sur le sujet, "en revanche on a besoin d'une réflexion collective sur la question de l'utilité des punitions corporelles dans l'éducation des enfants", a réagi Mme Rossignol, interrogée par l'AFP.

"Je suis favorable à la promotion d'une éducation sans violence", a-t-elle ajouté. "Il faut faire prendre conscience aux parents qu'une punition corporelle n'est pas anodine", et "qu'on peut élever ses enfants, leur donner un cadre, sans y recourir".

Mais "les évolutions de la société, ses prises de conscience ne se règlent pas à coup de code pénal", a-t-elle estimé. "Ca ne passera pas par la loi. Je n'ai pas envie de couper le pays en deux camps, ceux qui sont pour la fessée et ceux qui sont contre".

"Pour les parents maltraitants, on a un code pénal qui est là. Pour ceux qui se sont à un moment laissés aller à une punition corporelle, il faut les aider à faire autrement et pas les disqualifier en leur disant: le juge va venir s'occuper de ça".

La secrétaire d'Etat a estimé "possible qu'en donnant la parole à des gens qui ont une expertise et vont être écoutés, on fasse la promotion tous ensemble d'une éducation sans punition corporelle". C'est selon elle "un travail de conviction et d'évolution collective de la société".

 

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