La famille contemporaine « fait »-elle de nouveaux enfants?

Depuis 30 ans, les changements de la conjugalité (précarisée, désinstitutionnalisée) et de la parentalité (tendance à la symétrisation de la relation parents-enfant, fonctionnement familial fondé sur le principe de consensus et non plus d’autorité, hédonisme mis à la place du devoir, grande accessibilité aux figurations de sexe, investissement de l’instant) ont été majeurs. Les enfants issus de ces familles ne semblent pas percevoir leur souffrance, ont une pathologie du comportement, une intolérance importante à la frustration, une impossibilité à supporter l’attente et tout délai, une grande dépendance à l’égard de l’environnement, un faible investissement du langage, une pensée opératoire, une forte appétence pour les sensations, des intérêts et des comportements sexuels peu socialisés, une absence de connaissance des règles de civilités, peu de capacité à éprouver un plaisir de fonctionnement. Ils ont une estime de soi fragile, une faiblesse des intériorisations, un surmoi peu contraignant, une absence quasi complète de culpabilité, une impossibilité au déplacement, des capacités plus que réduites de sublimation, une activité imaginaire désertique nous évoquant la personnalité de base dépendante avec une dimension dépressive, une grande dépendance à l’égard de l’environnement matériel et humain, et la personnalité de base perverse narcissique, avec des adultes bien intégrés, au cynisme efficace, opératoire et ne s’intéressant à l’autre que pour son utilité.
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