Missions Impossibles ? Regards croisés sur trois inventions de Bruxelles Laïque

Bruxelles Laïque expose les réflexions sur son travail lors de trois rencontres le mardi 21 mars à la Tricoterie.

​Accompagner des personnes éloignées de leur émancipation, dans un souci d’autonomie matérielle mais aussi de pensée, exige une réflexivité permanente. Sans faire fi des conditions politiques et économiques qui dessinent les contours de l’intervention sociale et de l’intervention socioéducative ou pédagogique, l’exercice de questionnement quant aux pratiques professionnelles se décline au travers de paradoxes, d’ajustements, d’inédits. Bruxelles Laïque s’offre un temps d’arrêt pour raconter, comprendre et analyser ce qui fait son quotidien.

Trois réflexions - Trois rencontres :

10h - 12h : Précarité partout, apprentissages nulle part ? Ou comment éviter que la précarité ne sabote l’émancipation par l’apprentissage de la langue ?
La maîtrise de la langue est un facteur décisif de l’insertion sociale et de l’émancipation des personnes dans la société. Or, une part considérable des participants aux ateliers d’apprentissage de la langue n’a, de surcroît, pas accès à ses droits fondamentaux. Ce processus d’apprentissage, condition minimale d’une sortie de la précarité, est dès lors difficile, voire impossible. Quelle est la place donnée à la lutte contre l’analphabétisme dans la société ? Comment les obstacles structurels entravent-ils le processus-même de l’apprentissage ? Quelles sont les réalités de travail et les stratégies d’adaptation utilisées par les encadrants ?
Avec Jérémie Piolat (docteur en Sciences politiques et sociales, anthropologue) et Hugues Esteveny (Lire et Ecrire - CREDAF)

12h45 - 14h45 : Quelle place pour l’autonomie dans le travail social ?
Le travailleur social : visage de la dépendance de l’usager ou moteur de sa liberté ? Entre paradoxes et perspectives, le travailleur et l’usager des services sociaux manœuvrent ensemble pour rendre concrets les objectifs d’autonomie. L’autonomie est-elle néanmoins de « faire seul » ou « faire avec » ? La débrouillardise, sujet de mépris ou invisibilisée, n’est-elle pas une forme d’autonomie ? Comment, dans un environnement peu propice à l’autonomisation, le travailleur social peut-il tenter de coconstruire un chemin vers l’émancipation avec l’usager ?
Avec Miranda Boldrini (Autonomicap - Philosophe post-doctorante à Université Saint-Louis), Brendan Coyne (Coordinateur des dynamiques de connaissance - ATDQuart Monde ) et Reza Kazemzadeh (Psychologue, Directeur du Centre Exil). 

15h00 - 17h00 : Esprit critique sous influence
Ces dernières années, avec le boom des réseaux sociaux, est apparu un nouveau métier, celui d’ « influenceur ». Qu’ils soient Youtubeurs, Instagrammeurs ou Tiktokeurs… ils sont devenus, en quelques années, les nouvelles stars du Web et sont convoités tant par les grandes marques que par les politiques. Représentent-ils une nouvelle supercherie marketing et/ou sont-ils efficaces pour s’adresser aux jeunes ? Peut-on se laisser influencer sans être manipulé ? Faut-il légiférer cette activité pour empêcher les dérives ? Comment ces nouvelles données modifient-elles le rapport à l’esprit critique et comment les parents, animateurs, intervenants scolaires peuvent-ils, dans ce contexte, accompagner l’exercice du libre examen ?
Des questions débattues avec Vinz Kanté (Fondateur de la chaîne Limit), des professionnels du secteur de l’influence et du secteur associatif.