Les conduites à risque sont des manières ambivalentes de lancer un appel aux plus proches, à ceux qui comptent. Elles témoignent de la résistance active du jeune et de ses tentatives de se remettre au monde. En dépit des souffrances qu’elles entraînent, elles possèdent un versant positif, elles favorisent la prise d’autonomie du jeune, la recherche de ses marques, elles sont un moyen de se construire une identité. Elles n’en sont pas moins douloureuses dans leurs conséquences à travers les blessures ou les morts qu’elles entraînent. Mais la souffrance est en amont, perpétuée par une conjonction complexe entre une société, une structure familiale, une histoire de vie.
Ces épreuves que les jeunes s’infligent répondent à cette nécessité intérieure de s’arracher à soi-même et de renaître meilleur. Ce sont des rites intimes, privés, autoréférentiels, insus, détachés de toute croyance et tournant le dos à une société qui cherche à les prévenir.
SOMMAIRE
Difficiles adolescences
Les conduites à risque comme résistanceà une souffrance
Représentations de la mort à l’adolescence
La question du genre
Anthropologie d’une clinique de l’adolescence
Figures anthropologiques des conduites à risque
La peau comme accroche au monde
Des rites privés pour conjurer la souffrance
S’en sortir
Bibliographie
