« […] Grâce, entre autres, à cette bande dessinée, la prise de conscience fait son chemin, battant en brèche les inégalités visibles et invisibles. Des hommes ont compris la différence qu’il pouvait y avoir entre « aider » au foyer et « partager » les responsabilités du foyer. Le dialogue a été lancé. À l’instar de Gilles, rappelant à sa femme que lorsqu’il habillait leur fille Églantine le matin, le choix qu’il faisait des vêtements n’était jamais ad hoc aux yeux de sa mère. Et lorsqu’il allait chercher son fils à la sortie de l’école, sa compagne trouvait toujours à redire sur le choix qu’il faisait du goûter... Ces multiples discussions ont permis de faire grandir la tolérance au sein du couple. Et de mettre sur la table des sujets comme la diététique dont ils n’avaient jamais pris le temps de discuter.
Cette bande dessinée interroge aussi le rôle exercé par les femmes dans l’espace domestique et témoigne de la difficulté pour l’homme à prendre sa place au cœur d’un bastion tenu par les femmes. Ce qui peut se transformer en joute conjugale et parentale. Ce qui est d’autant plus délicat que la société se transforme, tout en se réclamant encore d’institutions, de codes, de normes, de représentations qui se réfèrent au patriarcat.
Le contexte est mouvant et certains hommes ont le sentiment d’essuyer les plâtres et/ou d’être en butte à la guerre des sexes qui transforme leur rôle et leur implication paternelle en joutes spectaculaires comme dans un tournoi pour décrocher le titre non pas de chevalier modèle, mais de papa modèle[…]
in Castelain Meunier Christine, Repenser la place des pères, yapaka, p45.
