[Extrait de livre] Au-delà des bornes,  se faire aider

Certaines situations mettent en échec les dispositifs parentaux les mieux ajustés. C’est le cas lorsqu’un adolescent refuse toute limite et multiplie les transgressions et mises en danger graves, y compris contre lui-même: tentatives de suicide, explicites ou masquées. C’est aussi le cas quand il décroche des autres et de la réalité: il est prostré, il refuse de communiquer, il est saisi de moments d’angoisse extrême, il tient des propos sans queue ni tête et un brin mégalos ou mystiques, il entend des voix.

Dans un cas comme dans l’autre, le jeune est la proie d’une souffrance sérieuse qui ne doit jamais être laissée en l’état ou méprisée, même lorsque cette douleur s’exprime par des actes inacceptables. Ce qui lui arrive va au-delà de la crise d’adolescence ordinaire et ne s’améliorera pas de manière spontanée. Faire appel à des professionnels quand ça ne va pas est plutôt une marque de courage. Un adolescent qui entre dans une spirale de violence ou dans la folie est à prendre très au sérieux. Face à un jeune qui dérape ou déraille, acceptez de partager vos compétences avec celles des professionnels qui travaillent dans un service spécialisé d’aide aux jeunes. Cette intervention n’est pas une défaite. Elle est au contraire le fait de parents qui ne capitulent pas et osent appeler à l’aide.

Si vous craignez être mis de côté parce qu’un juge ou un psychiatre s’occupe de votre adolescent, rassurez-vous: on vous sollicitera forcément! Pour faire son travail, un magistrat, un médecin spécialiste ou tout autre professionnel a besoin de votre aide et de votre collaboration. Dans tous les cas, l’intervention de ces professionnels n’annule pas celle des parents; elle la complète et la fait évoluer. 

in Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs

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