La vie de parent, quel sport !

Au quotidien, ça donne cette vie où l´on s’arrache à la couette encore fatigué, où l´on réveille les enfants, à moins qu’ils ne l´aient déjà fait depuis longtemps (mais l’un comme l´autre est pénible!).

Chaque jour, la course…

On se succède ensuite à la salle de bain selon un minutage d’opération commando, on petit-déjeune debout en préparant les pique-niques de la famille et en surveillant du coin de l’œil le petit dernier qui verse du lait sur ses céréales. On houspille, par-ci par-là, l’ensemble de la troupe pendant qu’on passe en revue les choses à, absolument, ne pas oublier: les pique-niques, le sac de gym du premier, le sac de bain du deuxième, l’enveloppe pour la garderie et… le rapport qu’on a promis à son patron. Enfin, tout ce petit monde s’ébranle et se disperse par petits groupes, qui en voiture dans les embouteillages, qui sous la pluie et dans la cohue des transports en commun, chacun vers son lieu d’activité. La seule tournée du matin pour certains - crèche, école, bureau…- consomme déjà une part de temps et d’énergie qui compte. La journée se déroule, vite ou lentement, avec son cortège de moments agréables, de travail fatigant, de rencontres plaisantes ou… déplaisantes, de stress, de petits oasis de douceur, d’ennuis, de petites et grosses réussites, de petits et gros échecs aussi.
On finit par se retrouver tous ensemble à la maison mais ce n´est pas encore le repos retrouvé: il faut aller faire les dernières courses, soutenir l´aîné qui a une leçon à étudier, amener le petit au judo. Et c´est de nouveau la vie au pas de charge. Le repas, enfin, où chacun raconte sa journée, ses dernières histoires… On voudrait que cela dure, mais les petits doivent prendre leur bain puis aller au lit. Que reste-t-il de la soirée? Pas grand-chose!
Et le week-end? On rattrape le temps qui file; on fait dans la maison ce qu’on n’a pas eu le temps de réaliser la semaine (ménage et bricolage), on rencontre la famille, les amis parfois aussi, on se livre à ses hobbies. Puis la semaine redémarre et on a cette impression de ne s´être jamais arrêté!
Certaines journées, les choses coulent de source, on se sent bien, détendus et on arrive à tout gérer de main de maître, à tout contrôler. D’autres jours, par contre, tout va mal, le monde entier vous en veut, on est à cran, irritable, et on pense qu´on n’y arrivera jamais. Entre les deux, toutes les gradations sont possibles…

Au fil des remises en questions…

Parfois, on a l’impression de se retrouver dans une situation qu’on n’a pas vraiment voulue, pas vraiment décidée. On s’est laissé prendre dans un engrenage, une chose amenant l’autre et ainsi de suite. On repasse alors le film de sa vie: on a démarré dans la vie, on s’est rencontré, on a fondé un couple, on s’est installés… les enfants sont arrivés. On travaille pour gagner sa vie, on s’est engagé pour des achats importants. On s’est peut-être séparés. On a peut-être recomposé une famille, avec d’autres donnes… De quelle marge de manœuvre dispose-t-on encore?

Pourtant, à tout moment dans une vie d’adulte, on peut se demander: "Qu’est-ce que je veux pour moi dans ma vie? Qu’est-ce que je souhaite pour mon couple? Qu’est-ce que je désire pour mes enfants? Leurs besoins et leurs rythmes sont-ils respectés?
Comment puis-je combiner toutes ces aspirations avec les contraintes de la réalité, les exigences de la société dans laquelle je veux m’intégrer?"
Ces questions reviennent régulièrement, au cours de la vie de famille. Une constatation: nos intérêts d’adulte et ceux de nos enfants divergent souvent. Comment ne pas sacrifier unilatéralement les uns aux autres et trouver un équilibre? Est-il possible de répartir son temps et son énergie entre une activité professionnelle où on se réalise et une vraie présence, physique et affective au sein de sa famille?
Les conditions dans lesquelles les parents élèvent leurs enfants ne sont certes pas faciles. Mais la vie de famille livre aussi ses petits bonheurs pourvu qu´on se donne la peine de les ramasser!

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