[Texte] Secouer un bébé peut être très dangereux

L'enfant qui naît devient pour un moment le point central de la vie de ses parents, créant un nouvel environnement. Par exemple, il manifeste faim, coliques, peurs, besoin de contacts, poussées dentaires ou toute autre sensation d'inconfort à travers les pleurs. Quelle que soit sa demande, les pleurs sont le moyen privilégié d'expression du bébé. Cependant, ces pleurs présents de manière quasi permanente dans le quotidien d'une famille peuvent réellement envahir l'espace nécessaire à chacun. Parfois la tension déborde et s'exprime vis-à-vis du bébé pleureur que l'on prend et que l'on secoue.

Ce geste n'est souvent pas ressenti par les parents comme particulièrement violent mais plutôt comme une façon de « sortir sa colère ». Comme on secouerait un peu, en le prenant par les épaules, un enfant plus âgé désobéissant.

Il faut savoir cependant que lorsqu'un bébé est secoué, sa tête balance relativement violemment d'avant en arrière. Or, contrairement au cerveau adulte, celui d'un bébé ne remplit pas complètement la boîte crânienne. Les oscillations brusques de la tête peuvent provoquer d'une part la déchirure de vaisseaux sanguins et d'autre part un va-et-vient du cerveau qui heurte les parois du crâne ; ces secousses peuvent causer des saignements et des lésions cérébrales aux conséquences neurologiques souvent graves pour l'enfant.

Les nourrissons sont particulièrement vulnérables car leur tête est grosse et lourde par rapport au reste de leur corps, tandis que les muscles de leur cou ne sont pas suffisamment toniques pour maintenir et redresser la tête. C'est pourquoi il est tellement important de veiller à soutenir la nuque de l'enfant et de ne jamais le secouer. De même, certains parents n'ont pas conscience des dangers de le secouer pour jouer, de le lancer en l'air pour le faire rire...

Symptômes et conséquences
Si après avoir été secoué, un enfant a subi des lésions, il change d'aspect et cesse d'agir comme d'habitude; il ne va plus manger, dormir ou jouer de la même façon. Plus la secousse est violente et donc la lésion neurologique importante, plus sera court le délai entre secouage et apparition de symptômes graves. Les premiers symptômes peuvent aller de l'irritabilité à la léthargie (soit l'absence de réactions), aux vomissements voire aux convulsions ou à une perte de conscience accompagnée d'un arrêt de la respiration ou d'un décès.

Les effets des lésions neurologiques chez certains enfants peuvent entraîner une invalidité permanente (retard de développement, cécité, paralysie...) alors que d'autres ne présenteront aucun trouble apparent immédiat mais souffriront tout au long de leur vie d'un éventail de déficits tels que des troubles du comportement, du développement cognitif ou de l'apprentissage.

Comment aider le parent à prévenir tout débordement ?
Chaque parent traverse durant l'éducation de son enfant des moments de « ras-le-bol » ! Que ce soit par les pleurs, la provocation ou la recherche des limites, les enfants ont une grande capacité à nous toucher parfois au plus profond de nous-mêmes. Malheureux de se sentir insuffisants ou de crainte d'être jugés, trop peu de parents s'autorisent à parler de leur énervement et de leur sentiment de frustration.

Permettre aux parents d'exprimer leurs tensions, de reconnaître leur « ras-le-bol », de nommer leurs inquiétudes, leurs découragements, c'est avant tout développer à leur égard une « présence engagée » ; c'est au travers d'une disponibilité régulière, empreinte de non-jugement et d'empathie que le parent pourra s'autoriser à confier au professionnel ces pensées qui parfois le débordent.

L'intervenant pourra aussi inviter les parents à identifier les personnes ressources de leur entourage : familiers, amis, voisins, professionnels vers qui ils pourraient se tourner lorsqu'ils ont besoin d'aide ou plus simplement besoin de souffler...

Il s'agit alors d'accompagner les parents à imaginer et anticiper des solutions adaptées à leur réalité.

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