S’occuper d’adolescents dits difficiles, c’est constamment travailler aux confins du judiciaire, du sanitaire et de l’éducatif. A priori les deux premiers champs apparaissent mieux définis : on est coupable ou pas, malade ou non. Il est tentant de pousser les adolescents les plus difficiles vers un des deux champs en espérant qu’à un problème défini on apportera une solution précise. D’où la plainte actuelle d’une judiciarisation et d’une psychiatrisation excessives. Excessive, parce que pas toujours justifiée, loin s’en faut ; mais excessive aussi, et c’est plus problématique, parce que ces deux champs ne peuvent pas fonctionner sans un indispensable relais éducatif.