[Vidéo] Covid-19 : l’intimité à l’adolescence : un processus de différenciation

Un entretien avec Bernard Golse (05:27), pédopsychiatre, dans le contexte du Covid-19.

Les notions d'intime, privé et public, sont intéressantes pour mieux comprendre les enjeux à l'adolescence. Le public est régi par le principe de transparence, le privé par celui de la discrétion et l'intime par celui du secret. L'adolescence est une période de remaniements physiques et psychiques majeurs, sources d'immenses interrogations, terreau de leur jardin secret, de leur intimité. 

Les professionnels ont depuis plusieurs années proposé une lecture de l'adolescence comme une remise en chantier des processus vécus dans la prime enfance, il y aurait une dialectique entre ces deux périodes de la vie. L'enjeu pour le bébé est de construire son intimité et pour l'adolescent, de la conserver. Alors que pour le bébé l'énigme fondamentale vient du dehors (il cherche à comprendre le monde extérieur), pour l'adolescent, l'énigme est éminemment intérieure (il cherche à comprendre les changements à l'oeuvre dans son propre corps). Pour lui, les sentiments de honte, de peur, de dégoût...) générés par cette métamorphose énigmatique doivent rester secrets. 
Le confinement et l'omniprésence des autres membres de la famille sont des conditions qui parfois ont fragilisé ce processus et rendu difficile la protection de l'intime. De plus, la confrontation à quelque chose de l'intime de l'autre a pu également le mettre en difficulté. 

Les adolescents attendent des adultes qu'ils les comprennent mais sans les deviner. Pour ce faire, les adultes peuvent aborder l'intimité indirectement, en faisant des détours, par exemple en utilisant les arts ou la mythologie. Une manière de leur faire sentir que ce qu'ils traversent est très universel tout en respectant leur jardin secret. 

Cette vidéo est disponible au format mp4. Vous pouvez la télécharger afin de la visionner hors ligne ou de la graver sur un DVD. Télécharger la vidéo

Thématique: 
Share

 Imprimer la page

Pages qui pourraient également vous intéresser

"Les âges irrités de la majorité", Intermag, janvier 2016.

Par Jean Blairon, Isabelle Dubois, Jacqueline Fastrès, Jérôme Petit et Laurence Watillon