La « langue du coin » est une performance/conférence qui se présente sous forme de conte qui narre la complexité des rapports entre langage et colonialisme. Elle propose, d’une part, une réflexion sur les catégorisations sociolangagières qui se sont imposées à la langue arabe lors des périodes coloniales, et de l’autre, une analyse des idéologies langagières en rapport avec la langue arabe en Europe. Elle retrace l’histoire de la haine de cette langue depuis les productions des grammairiens occidentaux jusqu’à nos jours.
Mariem Guellouz est artiste/performeuse et maitresse de conférences à l’université Paris Cité.
Mariem Guellouz
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Il y a plus de 15 ans, à mon arrivée en France, j’apprenais une expression nouvelle et étrangère à mon vocabulaire : « l’arabe ducoin ».
Elle qualifiait le commerçant arabe travaillant dans des épiceries ouvertes presque toute la nuit. Bon travailleur, serviable et corvéable « l’arabe du coin » est coincé dans les recoins de la marginalité sociale qui le façonne.
L’expression pointe vers un monde de rapports sociaux et raconte une histoire de la violence et des processus d’assujettissement des immigrés arabes. Sa découverte coïncidait, pour moi, avec une prise de conscience de la place de la langue arabe en France et dans d’autres pays européens. Langue de la marge, l’arabe est relayée à son statut de « langue du coin ». Le mépris social envers « l’arabe du coin » passe aussi par le rejet de sa langue. L’hostilité et la haine envers « la langue du coin » sont des affects tissés par une histoire coloniale plus globale qui touche les pratiques langagières.
