[Glané] Avorter en plein Covid-19

Alter Échos a mis en ligne une interview de Caroline Watillon, chargée de mission IVG à la Fédération laïque des centres de planning familial, sur la question de l'avortement en cette période de confinement.

L'état a considéré la mission des plannings familiaux comme essentielle puisque la majorité d'entre eux restent ouverts pour les urgences gynécologiques, les consultations psychologiques, juridiques et sociales sont font elles par téléphone ou appels vidéo. 

"Outre le fait de ne pas savoir que les centres de planning sont ouverts, existe-t-il d’autres raisons qui pourraient expliquer le fait que certaines femmes ne se présentent plus pour des IVG ?

CW : La pression, la difficulté de sortir, la peur. On sait qu’à l’heure actuelle il existe un renforcement des risques au niveau des violences conjugales. Si les femmes sont dans des situations où elles sont contrôlées par leur compagnon, il est plus compliqué pour elles de sortir. Or il faut pouvoir se rendre dans une pharmacie, se procurer un test de grossesse, puis aller au centre de planning. Après il y a aussi des gens qui ont peur, qui vont limiter leurs déplacements. On est dans une ambiance hyper anxiogène et alarmiste. Fatalement, ça impacte les comportements. Certaines se disent, « Je vais voir plus tard ».

Les femmes vivent-elles différemment une IVG aujourd’hui qu’en temps normal ?

CW : Une des premières discussions que nous avons eue tournait autour de cette question : « OK, je pratique une IVG, il est possible de garder une distanciation, mais comment fais-je si la femme n’est pas bien, si je ne peux pas la réconforter, la toucher ? » La crise liée au Covid-19 limite l’aspect humain que les centres donnent à l’IVG en temps normal. Après, cette situation est la même pour tout le monde, tout est plus dur pour toute la population. Et la façon de vivre une IVG est propre à chaque femme. Il y en a pour qui c’est facile, d’autres pour qui ça l’est moins. Dans ce cadre, le fait de se retrouver à la maison pour une IVG médicamenteuse peut être compliqué, même s’il s’agit aussi de quelque chose de culturel. En France, les IVG médicamenteuses se font à la maison."

L'interview est à découvrir en intégralité sur le site d'Alter Echos

 

 

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