Le Ministère de la justice s'apprêterait à prendre une décision budgétaire qui suscite l’interrogation des médias (RTBF, La Libre, RTBF,...) . Il prévoit d'amputer de 20% le budget alloué aux 3 centres en charge du suivi des délinquants sexuels.
Ces centres, nés peu après l'affaire Dutroux servent d'interface entre le monde de la justice et le monde thérapeutique. Ils visent tout autant à protéger la société qu'à proposer une aide aux délinquants sexuels. En effet, d'une part dans ces centres, des spécialistes évaluent chaque délinquant sexuel, prévoient un plan de soins, signalent les difficultés ou le non respect du suivi,... D'autre part, étant soumis au secret professionnel, ils offrent une vraie chance à ces personnes de parler, de s'en sortir. Soit en prenant en charge la thérapie au sein du centre, soit en les référant vers d'autres structures spécialisées. Ce dispositif pratiquement unique au monde a démontré son efficacité et est cité en exemple à l'étranger.
Cette diminution des budgets signifierait la fermeture du centre bruxellois, en charge de 275 personnes. Pour le centre à Tournai, cela signerait le licenciement de la moitié de son personnel (6 personnes).
Ces choix posent questions. En effet, outre l’arrêt immédiat d’un grand nombre de suivis, cela provoquerait la fin des libérations conditionnelles, déjà très parcimonieuses. Dès lors le nombre de détenus, dans des prisons surpeuplées, va s'accroître, ce qui bien évidemment a un coût financier élevé.
Pour toutes les personnes qui sortent les interrogations restent aussi en suspend. Vers qui vont-elles se tourner pour trouver de l’aide ? Qui aura la légitimité de s’assurer qu’elles reçoivent des soins, un suivi ?