Un entretien avec Xanthie Vlachopoulou (03:46), psychologue clinicienne.
A l'adolescence, la question du regard de l'autre, ce qu'il pense, ce qu'il voit est centrale. Les réseaux, tout comme les jeux en ligne, sont prévus, pensés économiquement pour que cette présence de l'autre soit essentielle, qu'il puisse donner son opinion à travers les likes par exemple. En aimant une photo, on montre à l'autre qu'on le voit, qu'il existe, qu'on lui prête attention. L'adolescent va prendre appui sur cela et sur tout ce qui lui donne confiance en lui, ce qui renforce son narcissisme pour se construire et devenir adulte.
La particularité des écrans aujourd'hui est qu'ils focalisent tellement l'attention (dans les métros par exemple) que les gens se regardent moins en direct. Attirer l'attention via les écrans (par exemple via des photos, des avatars...) est donc une manière de capter le regard de l'autre, de tester les multiples facettes de soi et de chercher à comprendre ce qu'on renvoie comme image.