Un entretien avec Vanessa Greindl (04:22), psychologue clinicienne, dans le contexte du Covid-19.
Aujourd'hui, du fait de la crise sanitaire qui éloigne les tiers (écoles, activités extrascolaires...) si indispensables dans la vie de chacun, certains psychologues observent plus de collage, de mélange dans les émotions vécues par chacun. Les enfants mélangent leurs émotions avec celles de leurs parents et inversement. Dans cette configuration, il est sans doute opportun de commencer par permettre à chacun de resingulariser son propre vécu, de s'autoriser à penser différemment que sa famille, ses voisins... En effet, la crise touche à des sujets qui suscitent des émotions fortes, passionnelles : la vie, la mort, le respect de mesures...
Comment dès lors pouvoir se réapproprier chacun ses sentiments, s'autoriser à penser différemment ? Un des ingrédients est sans doute l'échange, mais basé sur l'ouverture à la différence. "Ah tiens, toi tu penses comme ça... et bien moi, je vois ça plutôt comme ça..." Ouvrir, déjà avec les tout-petits, des débats d'idées, confronter les points de vue, développer l'esprit critique. Et réfléchir ensemble à ce qu'on fait des vécus de chacun : "Tu es en colère, à cause de quoi ? Tu ferais comment à leur place ?..."