Un entretien avec Michèle Benhaïm (04:31), psychologue, dans le contexte du Covid-19.
L'état de santé psychique des adolescents est inquiétant et cela risque d'empirer une fois la crise terminée. C'est pourquoi, il est urgent d'aller à leur rencontre car ils ne sont pas toujours capables de formuler une demande d'aide par eux-mêmes. Certains en passent par l'automutilation, des tentatives de suicide pour exprimer leur mal-être et parfois, leur hospitalisation devient la porte d'entrée pour recevoir de l'aide.
Lorsque les adultes font une authentique offre de parole, bien souvent, les adolescents s'en saisissent. Donner les moyens aux écoles, aux universités de faire cette proposition de rencontre, d'accompagnement est une nécessité absolue. En redonnant de la valeur aux mots, en leur donnant l'autorisation de dire qu'ils vont mal, on leur ouvre une porte pour se déposer.
L'accompagnement des adolescents doit passer par l'interprétation, la mise en mots et en sens à la fois sur le passage adolescentaire dans lequel ils se trouvent, et à la fois sur la crise que nous traversons. Cette crise nous confronte à la rencontre de la mort, à sa violence. Cette réalité, déjà difficile à appréhender pour nous adultes, est terrifiante, sidérante pour les adolescents.