Un entretien avec Angélique Gozlan (04:52), psychologue clinicienne, dans le contexte du Covid-19.
Habituellement, l'école fait tiers, par son organisation, ses règles, régule les temps d'écran en imposant que les adolescents se déconnectent de leur smartphone durant les cours, fassent des pauses vis à vis des réseaux sociaux...
Ensuite, lorsque les cours se font en présentiel, dans la relation, les enseignants ont la possiblité de répérer les signes cliniques manifestés par les adolescents lorsque ceux ci sont victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement. Ils peuvent donc intervenir, réguler les relations, les trianguler.
Enfin, l'école est un lieu qui ritualise le quotidien, qui permet aux enseignants et élèves de se rencontrer, tisser des liens, entrer en relation, éléments indispensables. La crise a mis tout ce cadre a mal et n'a pas permis, dans une grande partie des cas, de nouer la relation enseignants élèves et surtout de la maintenir. En effet, le dispositif virtuel, a démotivé certains enseignants qui se sont sentis dépassés par la technique, pas suffisamment outillés, qui ne voient plus le sens de leur travail. Dans cette configuration, il est difficile de parvenir à accrocher des adolescents souvent déprimés par la situation globale, par le manque de liens, démotivés, découragés par ces heures passées derrière un écran sans interaction physique, sans liens affectifs, sans pouvoir être dans le nous du collectif.