
[...] La société est régulièrement traversée par des tensions entre le souhait de soutenir les citoyens dans leurs difficultés de vie en privilégiant des lieux de confidences et la nécessité de faire respecter un vivre ensemble dans le respect de chacun et des institutions, en posant un cadre dont les lois sont les contours visibles et valables pour chacun.
En fonction de l’actualité, les pressions n’ont cessé d’augmenter au fil des années pour grignoter la valeur de la confidentialité, pressions venant tant de citoyens (la marche blanche par exemple) que de certains services ou autorités. Sous la pression d’événements dramatiques, le législateur a voulu adapter la loi à ces réalités frôlant l’horreur… L’équilibre acquis entre secret professionnel et contrôle social est sans cesse mis à l’épreuve au regard de drames, au risque de faire céder la valeur de la confidentialité face à l’autorité judiciaire plus coercitive, espérant ainsi mettre un terme, parfois illusoire, aux maltraitances, à la disparition d’enfants, à la pédophilie, au terrorisme… autant d’événements difficilement supportables pour le citoyen, que ce soit au niveau protectionnel pour les enfants ou pour des poursuites concernant des auteurs en infraction à la loi. [...]
in Claire Meersseman, « Le secret professionnel, fondement de la relation d’aide et d’écoute », Collectif, PP 5-7, Temps d'arrêt, yapaka, juin 2019
