Un entretien avec Aurore Mairy (05:52), pédopsychiatre, dans le contexte du Covid-19.
L'angoisse surgit généralement là où le jeune est touché dans son quotidien : un proche malade, un parent à risques... Certains ont témoigné aussi de l'impact des réseaux sociaux et du flux d'informations, permanent et souvent contradictoires, qui embrouillaient leurs repères.
Le pendant de l'angoisse étant la toute-puissance, certains, lorsqu'ils n'étaient pas touchés personnellement par le virus, avaient tendance à braver les interdits. En institution, lorsque les adultes utilisaient la culpabilisation pour que ces jeunes respectent le confinement, cela les amenait justement à vouloir s'affranchir, à se mettre au défi. A l'inverse, la responsabilisation, la contribution au collectif ont été des leviers qui, pour la plupart des jeunes, ont fonctionné. Même ceux étant dans un processus adolescentaire de transgression normal à cette période de la vie ont su respecter le confinement. Si les jeunes ont finalement peu remis en question le confinement, ils ont interrogé, questionné le politique, la société...
Pour que les jeunes puissent malgré tout continuer leur processus adolescentaire, il revient aux adultes de leur laisser des espaces, liés à autre chose que le confinement, pour jouer avec les bords...