Un entretien avec Marie Masson (06:38), licenciée en psychologie, formatrice au Fraje, dans le contexte du Covid-19.
"Il faut tout un village pour élever un enfant" est un proverbe africain qui décrit combien la co-éducation autour d'un enfant est indispensable. Or, durant le confinement, ce village a quasiment disparu laissant enfants et parents dans une forme de fusion, sans tiers pour donner du souffle, de l'air à leur relation.
La manière dont chaque enfant aura vécu le confinement sera très différente selon les conditions dans lesquelles il a passé ces mois : taille du logement, présence ou non d'un jardin, disponibilité des parents...
Le retour à l'école s'avérera d'autant plus bénéfique pour tous ces enfants qui ont vécu dans des conditions difficiles. Mais, ce retour ne sera bénéfique qu'à certaines conditions : accueil véritable de chaque enfant, une attention à rendre l'atmosphère sereine, une bienveillance vis-à-vis de certains comportements de type agressif, opposition, retrait qui témoigneront des difficultés vécues par certains.
Durant ce confinement, un bon nombre de familles, qui d'ordinaire fonctionnent bien, ont ici vécu de grosses difficultés. La cohabitation permanente, l'anxiété, les injonctions à être un bon parent tout en étant performant au boulot... ont fait perdre pied à certain parents. Le retour à l'école devient donc essentiel afin que chacun puisse souffler, retrouver des espaces personnels, que les enfants retrouvent des liens sociaux... Dans cette perspective, les écoles devront être attentives aux familles qu'elles savent plus fragiles pour véritablement les inviter à les remettre à l'école même un ou deux jours par semaine.