Carte blanche parue dans Le Soir du 9 janvier 2010
Vincent Magos Psychanalyste, responsable de la Coordination de l’aide aux victimes de maltraitances
Une mère assassine ses enfants, toute une population est en émoi, le procès a lieu, la vérité est prononcée. Rideau, c’est fini. Ou du moins, le voudraient, ceux qui s’émeuvent qu’un cinéaste envisage de s’en inspirer.
Dans nos sociétés où l’innocence magnifiée de l’enfant vient faire écran à la difficulté des adultes de quitter leur toute-puissance infantile, il n’est pas étonnant alors que les figures du pédophile et de la mère infanticide servent d’icônes, fassent la « une » des médias ainsi que l’objet privilégié des frissons et des opprobres contemporains.