Après une extension des procédures, nous sommes aujourd’hui face aux algorithmes dont la puissance et l’autonomie va jusqu’à prendre des décisions sans intervention humaine ; c’est ce que l’on peut dénommer « l’algocratie ». Si la technique au service de l’humain est à valoriser, en considérer les dérives et les usages qui nous échappent s’impose prioritairement dans les métiers du soin et de l’éducation. Pour tous, les effets sont multiples dans les domaines de l’intimité, de la surveillance, de la capacité de juger, de l’effacement du tiers, des modifications relationnelles, du gommage de l’inconscient. Dans nos métiers, les algorithmes viennent modeler les pratiques professionnelles, les institutions et les modes de management sans compter ce qui a trait à la confidentialité.
Seule une approche pluridisciplinaire (droit, philosophie, sociologie, psychologie…) permet d’en saisir les enjeux et de réfléchir aux modes de résistances à lui opposer afin de maintenir l’humain, le vivant au cœur de nos sociétés, de
nos pratiques.
SOMMAIRE
Algocratie ?
- Les algorithmes, la technique
- Des data, encore des data
- La surveillance permanente
Les effets de l’algocratie
- Et l’intimité ?
- Le rapport à la norme et la déviance
- La capacité de juger ?
- Privatisation et surveillance
- L’effacement de l’interlocuteur
- Quid de la place du tiers ?
- Les relations transformées
- La fin de l’inconscient ?
- Le calcul et la mise à mal de la diversité
- Le langage
- Un monde sans limites, le transhumanisme
Les effets pour les professionnels
- L’institution transformée
- Le respect de la confidentialité
- BelRAI, FranceRAI et autres
- Des traitements prédéterminés
- Le capitalisme de surveillance
Antidotes et résistances
- Déprolétariser
- Se déconnecter ?
- Dans un monde opaque, se réapproprier la technique
- Faire55
- Remise en question de la séparation Nature/Culture
- Le droit
- L’obfuscation
- Très humain, plutôt que transhumain
Compléments: