Dans un domaine touchant à la maltraitance d’enfant, la communication publique consiste à affirmer une conception et des choix d’actions clairement définis et assumés politiquement.
Dans le domaine de la prévention de la maltraitance, le prêt à penser fait des dégâts...
La campagne Yapaka veille a tenir un rôle de partenaire auprès des professionnels qui travaillent au quotidien avec les parents.
Chaque message est en effet construit à partir d’un même postulat: la confiance en chaque parent d’être parent. Il n’existe pas de parent parfait capable de répondre parfaitement à tous les besoins d’un enfant. Tout comme il n’existe pas de recette miracle pour être ce parent idéal, il n’existe pas de réponse préfabriquée pour éviter la maltraitance. Un tel discours privilégie une position active de la part du public: il revient à chacun de trouver sa réponse.
Cette campagne ne se focalise donc pas sur la maltraitance (le terme n’est jamais utilisé) mais plutôt sur une notion exprimant simplement la vie les uns avec les autres et les responsabilités que la vie en commun, en société, en famille… impose. La campagne Yapaka ne développe pas non plus une approche positiviste de type «bientraitance» sous tendant l’idée qu’il existerait une bonne réponse, une bonne manière d’agir venant à
bout de la mauvaise manière. La thématique est plutôt abordée selon une démarche à la tangente de cette dualité «maltraitance/bientraitance» qui suppose qu’il n’existe pas de limite claire entre normalité et anormalité. Cette approche est à chaque fois reprise dans son contexte et s’appuie sur la confiance dans les intervenants ainsi que dans les adultes qui veillent au bien être de l’enfant.
Le programme à l’attention du grand public tente donc de créer un climat favorable à une prévention basée sur l’aide et la relation plutôt que la répression. Dans un second temps, il invite sur un mode ni impératif ni moralisateur, à se servir des ressources offertes par les professionnels pour aider à résoudre d’éventuels problèmes et difficultés
du quotidien. Cette approche considère que chacun est concerné. En effet, considérer le «maltraitant » comme un monstre, «l’Autre », celui qu’il faut punir ou enfermer amène à stigmatiser les comportements de maltraitance, de
négligence, et attitudes incestuelles qui peuvent apparaître dans bien des familles et qui signalent la souffrance ou la difficulté de se repérer plus souvent que la perversion. La réponse serait alors le rejet et l’enfermement, là où apparaît déjà un vide affectif, un manque de ressources voire un appel à l’aide!