La dédicace de début de film, « à nos limites… », donne le ton d’un climat incestuel mère-fils en impasse. Une mère (Isabelle Huppert) vit avec ses deux fils jumeaux qui prolongent leur adolescence, Thierry (Jérémie Rénier) et François (Yannick Rénier).
Des liens tendus et violents où il semble tout autant impossible de vivre ensemble que de se séparer. C’est la confusion des espaces, des places et des générations dans un climat de matérialité et de corporalité partagée, agie et déniée. L’antre familial est comme une arène fermée au monde. Les espaces y sont flous, tout appartient à tout le monde, la maison, l’espace, les objets. C’est un climat de grande tension, de huis clos, d’engluement et de souffrance. « Nue propriété » montre comment la propriété, la matérialité et l’argent régissent alors les rapports humains. La tension explose lorsqu’une limite est annoncée, qu’une différenciation menaçante se profile. L’arrivée du tiers est vécue comme menace.